Esthétique:L'inhabitable2 ECTS, Semestre S2, HTC-L2ES -S2 Equipe enseignante: Benjamin DELMOTTE Portiques, barrières de sécurité, protocoles d’accès limités, infrastructures tentaculaires, transports bondés et insuffisants, espaces moroses sinon hostiles, habitats standardisés, matériaux pauvres et rapidement dégradés… Pourquoi l’aménagement de l’espace prend-il si souvent une forme inhospitalière ? Pourquoi construire et aménager de la sorte ? Pourquoi créer tant de contraintes ? Et comment comprendre que les artistes et designers participent à une telle imposition de l’inhabitable ? Il s’agira ici de montrer en quoi l’urbanisme, l’architecture, le design, mais aussi les arts plastiques impliquent une forme d’intrication de l’esthétique, de l’économie politique et d’une certaine anthropologie. L’aménagement de l’espace peut en effet être renvoyé aux notions de décor (au sens du decorum de Cicéron) et de dispositif (Agamben). Et la compréhension de ses formes contemporaines doit alors s’inscrire dans celle du capitalisme, en tant qu’il implique un certain rapport à l’espace. Il s’agira d’en étudier les développements les plus récents, et d’analyser les formes d’aliénation qu’ils engendrent. Pour ce faire, on reviendra aux textes de Marx et aux études marxistes pour montrer, avec Stéphanie Roza, comment ces textes permettent de penser certaines évolutions contemporaines. Enfin, pour comprendre ce règne de l’inhabitable, il conviendra également, par-delà l’économie politique, d’interroger philosophiquement ce que signifie habiter. On cherchera à montrer que des auteurs de la tradition phénoménologique comme Husserl et Heidegger permettent également une certaine intelligibilité du phénomène contemporain de l’inhabitable : c’est peut-être le refus d’une certaine transcendance, celle-là même qui arrache la chair au corps, qui permet la conjonction contemporaine du néolibéralisme et d’un certain positivisme dans l’esthétique et l’aménagement du monde. Séances de cours:
|