L'art du banal2 ECTS, Semestre S1, HTC-CUEF-S1 Equipe enseignante: Alain CUEFF Le banal caractérise ce qui est « extrêmement commun, dépourvu d?originalité », toujours aussi disponible qu?inconséquent, et dont les pauvres et rares qualités sont réversibles ? une voie banale désigne un chemin de fer sur lequel les trains circulent dans les deux sens. Autrement dit, la banalité des objets, des situations, des images, conduit à leur quasi invisibilité ou assure le triomphe de l?indifférence. Quand elles ne versent pas dans la vulgarité, les trivialités confinent au neutre. Valeur négative, au mieux repoussoir pour des objets plus intéressants, la banalité semble a priori contraire aux buts de l?art, incompatible avec l?idée de beauté qui a pu si longtemps déterminer production et jugement esthétiques. Et pourtant, la peinture, la photographie, la littérature ou le cinéma se sont volontiers emparé des choses les plus ordinaires, comme pour renverser le cours de l?attention que nous portons au monde. Ou pour dissimuler dans le jeu des formes des suggestions plus profondes. Ou encore : pour opérer des transfigurations dont les ressorts secrets restent souvent mal compris. Des rhyparographies de l?Antiquité aux clichés de Nan Goldin ou Martin Parr, en passant par les pommes de Cézanne et les scènes muettes d?Edward Hopper, la question a une longue histoire dont on relèvera ici les grands thèmes qui lui assurent toute son actualité. Séances de cours:
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