L'esperanto de l'imagerie III2 ECTS, Semestre S1, HTC-SZTU-S1 Equipe enseignante: Paul SZTULMAN L’ESPERANTO DE L’IMAGERIE III Nous continuerons cette année d’explorer les questions que nous adressent les diverses mutations des images. De la Révolution Industrielle à la Culture Numérique, elles n’ont cessé d’étendre leurs sphères d’action et leurs manières d’être. Invasives dans le paysage contemporain, réel comme virtuel, les images n’ont plus seulement pour fonction de donner à voir le monde ou de l’interpréter, mais logent en lui comme autant d’éléments qui en sont constitutifs. Elles sont, en même temps, des doublures du réel, et partie intégrante de ce même réel. Elles influencent nos manières de vivre et de penser, elles agissent sur le corps social et circulent à une vitesse inédite. Une récente coupure anthropologique s’est produite : elles ne sont plus le privilège des humains, des machines peuvent les générer comme les lire et les utiliser. Cette année, nous commencerons par résumer les différents acquis des deux sessions précédentes concernant les différences et les similitudes entre l’image et l’écriture ainsi qu’entre l’image et l’objet. Nous nous appuierons sur les écrits de Anne-Marie Christin et de Jack Goody pour l’explorer la raison et la déraison graphique, de l’écriture et de l’image. L’artiste américain Jim Shaw fera l’objet d’un cours monographique pour expliciter à travers son oeuvre la complexité et les contradictions de la notion « d’espéranto de l’imagerie » qui donne son titre à ce cours. Puis, nous nous arrêterons plus longuement sur la photographie et le cinéma pour comprendre comment l’image enregistrée a permis, au début du vingtième siècle, de sensibiliser à un langage des gestes et des postures pouvant dépasser les barrières de la langue. Cela a participé de la mise en place d’une culture visuelle où l’expressivité des corps l’emporte sur les concepts et les descriptions véhiculés par les mots. Enfin, nous consacrerons plusieurs cours à une réflexion comparative entre le journal intime écrit et les journaux imagés. Et pour ces derniers nous opposerons au journal extime - que nos smartphones et réseaux sociaux produisent aujourd’hui de manière semi-automatisée - l’album photographique ou le journal filmé propre au documentaire et au cinéma expérimental. Séances de cours:
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